Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

lundi 3 novembre 2014

Escapade azuréenne - 1

Étant un peu nomade, je n'ai pas eu le loisir d'alimenter Véhèmes comme je l'aurais voulu ces jours d'octobre. D'où mon clin d’œil au monde de la gent ailée. Il y en aura sans doute d'autres, tant j'aime les oiseaux (oui, tous les oiseaux !), leur diversité et leur capacité à prendre leur essor vers d'autres cieux.
Si je n'ai pas eu beaucoup de temps cette fois-ci pour donner de Paris un point de vue autre que rapide et très focalisé sur une actualité que les médias appellent culturelle, j'ai pris un tout petit peu plus de loisir pour respirer l'air de la Côte d'Azur, où le soleil de la fin d'octobre apportait une douceur particulièrement agréable.
Je n'y suis pas allé pour Zefestival du film LGBT, c'était un peu tard... Et par ailleurs si j'y étais allé ç'aurait été un peu par hasard ! J'ai trouvé l'affiche plutôt réussie :


J'ai un peu erré entre les rues d'Antibes, de Cannes, et de Nice. Je ne me ferai jamais à cette horreur architecturale absolue qui défigure la Baie des Anges - on s'attendrait à d'autres anges évoluant dans la baie - que ces quatre immeubles épouvantables dont je me refuse à connaître les noms, et qui évoqueraient les vagues de la Méditerranée.
Jacques Demy tourna  en 1963 entre Cannes et Nice son deuxième film, au nom faussement évocateur La baie des anges, avec la déjà grande Jeanne Moreau. On ne peut s'empêcher d'éprouver une certaine nostalgie de l'époque où les artistes de l'après-guerre "redécouvraient" cette région dans un bel élan d'émancipation de l'esprit. Genet avait écrit Le pêcheur du Suquet, Picasso s'était installé à Vallauris, Cocteau venait de décorer la chapelle Saint-Pierre de Villefranche, et le Festival de cinéma de Cannes allait passer quelques films parmi les plus marquants de l'histoire du cinéma, qu'ils soient français ou internationaux.
Certaines Palmes d'or sont devenues aujourd'hui quasi introuvables. J'en veux pour exemple les Chroniques des années de braise de Mohammed Lakhdar-Amina, palme de 1975, dont on peut regarder une mauvaise version sur Youtube : clic

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Je vous ferai grâce, dans ce petit moment d'évocation, de la musique de Sidney Bechet et Claude Luter Dans les rues d'Antibes. La video trouvée sur Youtube semble avoir été concoctée par l'office de tourisme local, et Antibes vaut sans doute mieux que ça. Quant à Sidney Bechet, j'ai trouvé que sa musique avait terriblement vieilli... Je dois être grognon aujourd'hui !

Je redonnerai quelques aperçus de cette escapade. Le pays niçart me tient à coeur !


Nice, Palais des Ducs de Savoie - octobre 2014 © Celeos

2 commentaires:

Silvano a dit…

Je partage votre aversion pour Marina Baie des Anges, cette horreur qui balafre la côte. J'ai eu, à l'époque, de sévères prises de bec avec un ami (et un peu plus) qui y avait élu domicile. Les antibois sont encore très fiers de la présence, autrefois, dans leurs murs, de Sidney Bechet, un américain que les américains estimaient peu. J'ai toujours dit qu'on nous l'avait refilé. Non, vous n'êtes pas grognon : vous avez du goût.

Celeos a dit…

Merci Silvano d'abonder dans mon sens ! On trouve parfois des gens pour "positiver" cette architecture, oubliant qu'on peut innover sans tomber dans la massification du béton, et malheureusement, quoique certains en disent, le travail de Jean Balladur ne vaut pas mieux sur la côte languedocienne !