Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

samedi 22 novembre 2014

Rite du serpent

La civilisation méditerranéenne, faites de nombreuses cultures, fut autrefois traversée communément par le culte du phallus. Il en reste des traces dans les vestiges de l'Antiquité gallo-romaine, quelques unes plus rares sur les rives méridionales de la Méditerranée. Très rapidement les religions monothéistes, à commencer par le judaïsme, se sont opposées aux traditions païennes. Et cependant, les stratégies culturelles se sont arrangées, en "bricolant" ainsi que le disait Claude Lévi-Strauss, avec des fragments de pratiques antérieures qui se sont greffées sur de nouvelles croyances.
A Cocullo se trouve un rare exemple de ces pratiques où le rite semble s'être fossilisé : au printemps (la date a pu varier, mais la fête a lieu maintenant le premier mai), une procession à saint Dominique est le prétexte à effectuer une chasse aux serpents. Ces derniers accompagnent les processionnaires dans un tour du village, la statue du saint recouverte de ces inoffensifs reptiles qui sont par la suite relâchés.

Archivi Bruni

Le rite a toujours lieu dans ce petit village des Abbruzes. On restera étonné que dans ce cas, où la religion dominante tient la place qu'on connaît  en Italie, la vision diabolique du serpent soit inversée au profit d'une vision plus naturaliste où l'animal devient fécondateur, et pourvoyeur de chance et de bienfaits pour la communauté.




L'Antiquité ne manque pas d'exemples où, successivement, le serpent est ennemi à combattre ou précieux collaborateur d’Esculape pour guérir les maladies. Il est également celui qui connaît l'avenir, et c'est de l'esprit de Python que la Pythie de Delphes rendait ses oracles dans le temple où Apollon était censé avoir tué le serpent.  Celui-ci aurait été enterré ensuite sous l'Omphalos du temple.
















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