Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

dimanche 7 décembre 2014

Allen Ginsberg

Le présent est un sujet suffisant comme Cézanne "je tourne la tête de quelques centimètres à gauche ou à droite, & la composition change".
et une psalmodie automatique que pousse un homme au sommet de sa voix émerge de la rue au milieu des voix du premier bavardage des hommes & des allumettes qu'on craque tandis que les premiers passants du matin vont & viennent et accumulent - mais pas une hachette, je n'ai pas accumulé une hachette, seulement des balais de paille & des nattes & des paniers & rien d'autre.

Allen Ginsberg
19 déc. 1962
bon, où en suis-je, et ensuite,
étendu ici nu sur le matelas dans cette obscurité d'église comme un Cadavre sous des Couvertures, viens de jouir
                dans la bouche de Peter
sa bite dans ma bouche et ses poils pubiens étalés sur ma barbe
                tenant dans la coupe de mes paumes ses deux fesses douces -
maintenant seul avec toutes les portes vitrées fermées et rideaux tirés
en fin d'après midi contre le tambour de crâne & les cris
                de filles des rues du Marché sous mon balcon -
Quelle tâche d'âme suivante, dans toute aise morphinée m'assoupissant pour me réveiller à minuit dans la plus
                vieille cité du monde -
pas besoin de sortir précipitamment pour aller faire de
                l'argent en vendant des sacs de toiles pleins de
                crottin
[...]

Allen Ginsberg, Journaux indiens, 1970, traduction de Philippe Mikriammos



 





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