Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

lundi 30 mars 2015

Episode cévenol

     Des Cévennes à la Grèce...


     De passage dans la vieille maison des Cévennes, j'ai laissé les objets parler entre eux.

Photo Celeos


      Le temps était blafard et la lumière, à l'extérieur, noyait le ciel.





Photo Celeos


     Dans une armoire, il y avait un mouchoir brodé, en soie, avec ces mots mystérieux :
Souvenir de Salonique
1917
entourés d'un croissant de lune et d'une étoile à cinq branches.


     J'ignore quel lointain grand père, quel oncle a fait alors le voyage jusque là-bas pour participer sans doute à "l'expédition de Salonique" et en a ramené ce mouchoir. L'objet gardera son secret, et aujourd'hui, dans ces Cévennes, il n'y a plus personne pour m'en parler.

     J'ai, quant à moi mes propres souvenirs de Thessalonique, qui est son nom actuel.


Un poste de surveillance des trains à la gare de Thessalonique - photo Celeos
Athènes reste une ville enivrante, agaçante, polluée, mais une ville envoûtante, où chaque rue révèle mille secrets, mille exotismes ; Thessalonique est une porte encore plus marquée vers l'Orient, et la présence ottomane se retrouve dans toutes les ombres de la ville.
Je crois que Thessalonique est une ville de mystère dont les chiens errants qui gardent la ville conservent la nature du secret.
Au loin se profile l'Olympe, souvent enneigé, où l'on s'imagine le festin des dieux, leurs courroux, leur perpétuelle ironie envers le monde d'avoir concédé à l'humanité quelques bribes de leurs connaissances, quelques vagues reflets de leur lumière, et la profonde obscurité de leurs pensées les plus noires.


Au loin, les montagnes de l'Olympe - photo Celeos


Le 18 août 1917, un immense incendie ravage la ville, et -
quel paradoxe ! pour une ville en bord de mer - aucune pompe ne peut être mise en marche pour éteindre rapidement les flammes. C'est le centre ville, où vivent les réfugiés, le quartier juif, - où sont installées là les très anciennes familles venues de l'exode espagnol, chassées par Isabelle la très catholique et son mari le roi Ferdinand, à la fin du XVe siècle, mais également tout une population très diverse -, des activités commerciales et administratives qui se retrouvent détruits.
70 000 personnes sont alors à la rue.

A partir de 1942, sous l'occupation de l'Allemagne, alors nazie, les persécutions et déportations commencent. Thessalonique, qui était une des principales ville juive du nord de la Méditerranée perd 98% de cette population juive, exterminée dans les camps de concentration.


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