Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

jeudi 1 octobre 2015

Un curieux rêve

C'est un rêve récurrent que je faisais autrefois : je passais dans une grande librairie, et parcourais toutes les salles, toutes bondées des livres les plus variés, à la recherche du seul livre digne d'être lu.
Quand je croyais l'avoir trouvé, et avant même d'avoir pu l'ouvrir, je me réveillais. Je n'en ai jamais su le titre. Depuis je continue à ouvrir des livres, quelle que soit leur langue. Quelques uns me semblent dignes de figurer dans la grande bibliothèque qui réunit les intelligences de l'esprit et celles du cœur. Je continue à chercher et, parfois, je tombe sur un livre qui m'interpelle ; je trouve là de magnifiques émotions. 

 
Quelquefois ce ne sont pas des livres qui attirent mon attention, mais les moments pleins de charme, de sincérité, d'émotion de mes amis blogueurs.  Je ne les cite pas : ils se reconnaîtront. À eux je dédie cet étrange moment d'une banlieue de Milan, moment qui aurait certainement plu à Pier Paolo Pasolini : au loin quelques immeubles, un champ, et je les vois jouer,  lui et quelques ragazzi, au football, ce sport que je déteste, dans la joie de leur virilités naissantes d'hommes en devenir, de leurs complicités, et du plaisir de « marquer ».


 
Là, dans un virage d'une route très étroite, sur un tas de déchets, quelques livres abandonnés racontent une histoire. Je ne la connais pas, mais sur l'un des livres se trouve une dédicace, qui n'a pas grande signification. Un marque page avec la figure si souriante du Padre Pio. Moi qui suis athée, je conserve une sympathie pour cet homme indissociable de l'Italie du XXe siècle, marqué comme François d'Assise par les stigmates, et qui eut, tout au long de sa vie, un sens aigu de l'humour et beaucoup d'ironie pour une hiérarchie catholique bien peu au fait de la misère du peuple italien. 

Les voies de l'humour sont impénétrables !




7 commentaires:

joseph a dit…

Milan Kundera, une source inépuisable d'émotions! il est vrai qu'en dix siècles, on a du en voir des choses !

estèf a dit…

A-t-il rejoint ta bibliothèque ?

Celeos a dit…

Kundera ? Bien sûr ! J'ai toujours pitié des orphelins, et là je n'étais pas sûr qu'il ne finisse pas à la benne. Je l'avais en français ; je l'ai maintenant en italien.

palomar a dit…

C'est un peu piquant de voir que le livre de dessus est de Michele Mari, un écrivain dont l'article que lui consacre wikipedia dit: "Ennemi du changement, donc de la modernité dans ses formes les plus voyantes et vulgaires, qui est considéré comme forme de mort, il argue que les choses ne restent que quand on les perd, comme les vieux jouets, qui, s’ils ne sont pas volés, sont abandonnés pour toujours, par indolence, par distraction."
Ceci dit, à part celui-ci et le Kundera bien évidemment, tous les autres livres auraient dû ne jamais voir le jour et les librairies, les lecteurs, les forêts et le bas-côté des routes ne s'en seraient portés que mieux...

Celeos a dit…

J'ai conservé également le livre de Michele Mari, que je lirai dès que j'aurai un moment. Quant aux autres, vous avez sans doute raison, mais je crains que la situation de la lecture tant en Italie qu'en France, en soit arrivée à un tel niveau que, peut-être, mieux vaut encore des mauvais livres que pas de livres du tout...

palomar a dit…

Bravo, sono contento di trovare uno che legge l'italiano. Allora avrei dovuto citare il wikipedia italiano!

Celeos a dit…

Leggo meglio l'italiano che lo parlo, pero la lingua è per me un piacere!