Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

jeudi 31 décembre 2015

La rhinocérite est en marche

Comment chope-t-on une rhinocérite ? La rhinocérite est cette maladie décrite par Eugène Ionesco dans sa pièce de théâtre Le rhinocéros.
Peut-être comme le SRAS, le virus H1N1 : ça vous tombe dessus comme une manière de ne plus rien voir, plus rien entendre, ni sentir de ce qui se passe dans le monde, comme si on restait shooté dans une sorte de béatitude hors de laquelle il ne faut parler de rien, et surtout pas de la droitisation extrême de notre pays. Un beau matin, on se retrouve avec des étoiles jaunes, et non de celles dont on a pleins les yeux, enfant, le jour de Noël. Ne pas parler, ne rien dire, ne pas nommer les choses, faire abstraction des métamorphoses. Ne pas situer les ghettos, restés à Venise ou à Varsovie. Simplement pleurer le jour où un enfant mort, de préférence ailleurs qu'à Calais, arrive à la rencontre des images dont on est gavé, jusqu'à en vomir, comme elles-mêmes vomissent le sang, la mer et tous les désespoirs du monde.


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