Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

mardi 3 mai 2016

Les Gauloises bleues

J'ai parfois la nostalgie des cigarettes, non de la fumée, mais des cérémoniels qui l'accompagnent : ouvrir le paquet, saisir la cigarette, l'humer avant de l'allumer, apprécier si le tabac paraît suffisamment sec, passer mes doigts sur le paquet et y laisser des traces de sébum qui le lustrent. Pas très longtemps, une journée tout au plus, le temps que dure un paquet de cigarettes. Puis, avec le café servi dans la tasse, au bistrot, pendant que d'autres scènes se passent, apprécier d'être un simple spectateur des autres rituels.
Prenant mon briquet, je fais claquer le l'opercule qui bascule d'un coup sec. La flamme en jaillit et, inclinant légèrement la tête, la cigarette maintenue serrée entre les lèvres, j'approche la flamme du briquet et aspire pour allumer la cigarette. Cette première goulée me pénètre dans les poumons et je la ressens comme une légère ivresse qui fait à peine tourner la tête. Le jeu consiste ensuite à triturer la cigarette entre les doigts qui sont jaunis, à l'approcher des lèvres, à rejeter la fumée comme si finalement, elle se substituait aux caresses de celui avec qui j'ai partagé quelquefois le goût de ce tabac.



3 commentaires:

estèf a dit…

La, la, la...
La, la, la...

Celeos a dit…

Oui, les beaux jours !

joseph a dit…

il y a même un critique cinématographique qui en a fait son cinéma des gauloises Bleues...