Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

lundi 27 mars 2017

Ciné-club

Arte nous a offert hier soir un très beau film de Brian de Palma, Obsession, dont on ne peut pas dire qu'il soir vraiment un remake de Rebecca, d'Hitchcock. Evidemment, je regrette qu'Arte s'obstine à programmer des VF aux heures de grande écoute, alors qu'il est évidemment préférable d'avoir des sous-titres en français et une version américaine. Défaut de traduction ? En tout cas grosse bêtise qui attribue des peintures du Quatrocento au quatorzième siècle (Baldovinetti était cité) pour des fresques de San Miniato al Monte, qui est l'une des églises les plus remarquables de Florence.


Geneviève Bujold

Peu importe. Le film de Brian de Palma, qui n'est sans doute pas son meilleur, était intéressant et permettait une promenade non touristique dans Florence, dont les véritables charmes ne sont pas toujours sous les ciels azuréens de la Toscane.
Il était suivi d'un beau documentaire sur le cinéaste, De Palma qui rappelait qu'Hollywood ne fut jamais un paradis du cinéma. Mais on le savait.
Tant qu'à rester sur les faux remakes et les films qui les ont inspirés, voici que ce soir France 5  diffuse Plein soleil de René Clément, d'après Patricia Highsmith. Je serai bien évidemment devant mon écran de télévision. Pour autant, je l'ai déjà écrit dans ces pages, je préfère de loin The talented Mr. Ripley, interprété par Matt Damon dont la prestation dans ce rôle reste envoûtante.
Delon, quoi en dire qui n'ait été dit ? Rien. J'ai tellement l'impression que lorsqu'il joue des rôles de voyou ce n'est jamais un rôle de composition... Je préfère Maurice Ronet comme acteur. Et Marie Laforêt. Mais avec le recul des années, on ne va pas faire la fine gueule sur un film qui a de grandes qualités... En tout cas pas de comparaison possible entre celui de Tony Minghella et celui de René Clément.



7 commentaires:

Silvano a dit…

Je ne sais pas pour vous, mais j'ai accès, sur Arte, à la V.O, par ma freebosque.
J'ai manqué Obsession, hier, dommage : l'aspect florentin aurait dû m'alerter.
Vous le savez, comme vous, je préfère le Ripley de Minghella à celui de Clément. Et puis, ce cher Matt doit-être nettement plus "ami des gays" qu'un Delon devenu homophobe.

Celeos a dit…

Peut-être le savez-vous, je vis un peu en campagne. J'ai l'Internet à pédale et la TV par satellite... Mais je ne désespère pas qu'un jour là VO sera permise à tous, comme la manif. Nan, je déconne. Aaaah, Matt!

paul c. a dit…

Il est si beau Delon dans Plein soleil ! Feriez vous la fine bouche sur une telle beauté Celeos ?

Celeos a dit…

La beauté est une notion relative, paul c.
Delon n'est pas assez méditerranéen à mon goût !

arthur a dit…

Perso, je trouvais Plain soleil plus étrange et envoutant que le Talentuex Mr Ripley, car plus "quotidien", plus "normal" dans son traitement alors que il s'agit d'une réelle et magnifique manipulation. MAis dans le talenteux Mr ripley, il y a une dimension homosexuelle latente, que je n'avais pas soupçonné ou perçu lors de la première vision de "Plein soleil"... Et Delon à cet époque, on aurait bien croqué dedans quand même, non?

Celeos a dit…

Les deux films, évidemment, ont leurs qualités. Mais quarante ans les séparent qui font que les regards ont changé. Si Pleinsoleil a des relents d'homosexualité, ils sont indicibles en 1960. Bien évidemment, on reste subjugué par le côté attirant de Delon, de son visage dont il joue en permanence sur la fascination qu'exerce sa beauté - mais que je trouve justement insincère, et presque vulgaire dans sa manière de drague. René Clément a peut-être malgré lui laissé passer des aspects très homos, et dans d'autres personnages que celui de Tom Ripley/Alain Delon, notamment le policier. Mais à l'époque, on le sait, (Ben Hur et tantd'autres) expriment l'homophilie de manière implicite. Dans le Ripley de Clément, il reste une frappe sans envergure, ratant par manque de calcul réel ses projets et son identification ratée à Greenleaf. Au contraire, le Ripley de Minghella apparaît autant désemparé que dans l'obligation de tuer ceux pour qui il éprouve du désir, comme une sorte d'autodestruction qui n'apparaît pas chez Clément. Mais il y aurait tant à dire...

Celeos a dit…

Quant à croquer dedans, non, franchement, c'est pas mon type ! Sauf en cas de famine extrême !