Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

mardi 18 avril 2017

Macromégas

Les socialistes sont partis, notait il y a quelque temps Pierre-Emmanuel Barré, qui lui-même l'est bien, en général – barré, et dont l’humour au bazooka me semble salutaire.
Actuellement, c'est semble-t-il, le pauvre Benoît Hamon qui fait les frais du comportement de cette belle institution (le parti à la rose fanée) dont l'éthique est un modèle du genre. Ça ressemble un peu à ce qui est arrivé en France à propos du traité constitutionnel européen de 2005 : malgré le non qui a résulté du référendum, le système fillonosarkozyste est revenu sur la volonté populaire au prétexte, dixit Fillon, que le vote présidentiel pour Sarkozy excédait le référendum qui le précédait. Beau sophisme. Là, c'est la primaire socialiste, pour lequel la volonté de deux millions de votants est bafouée par la logique du système financier auquel est soumis le même parti prétendument socialiste qui veut que le pantin qui enfonce les portes ouvertes, est pour tout et son contraire (entre autres on se rappelle qu'il a déclaré que les manifestants de la « manif pour tous » avaient été humiliés, mais enfin le mec, il « craint dégun », même s'il fait un contresens sur les paroles de IAM !) et il est celui choisi par ce même système financier...

Quelle ironie ! Parions qu’il existerait des pédés qui seraient capables de faire campagne pour Macron. Les mêmes défendant le bilan de Hollande, le meilleur marchand d’armes que la France ait connu depuis longtemps : l’argent n’a pas d’odeur. (Après tout, il y a aussi des pédés à l’extrême droite, à droite, chez les ultra-catholiques ; aimer les garçons ne protège pas des contradictions…)

En ce qui me concerne, l’expression « En marche » m’évoque, immanquablement, « marche ou crève » et ce slogan militaro-libéral ne convaincra que les imbéciles qui restent persuadés que ce bellâtre serait le meilleur rempart contre le Front national. La casse des acquis sociaux, de la réglementation protégeant encore un peu les agents de l’économie reste le principal moteur de l’adhésion des classes populaires et même des classes moyennes à l’extrême droite. Je suis convaincu que le choix de ce système ultralibéral représenté par Macron, et qui est également celui voulu par la Commission européenne manipulée par les lobbies ne fera que renforcer l’adhésion des esprits les plus influençables aux idées totalitaires au prétexte que l’extrême droite serait en mesure de protéger les classes populaires contre les effets dévastateurs de la mondialisation. Macron aux commandes à la présidence après avoir été aux commandes à Bercy, c’est, assurément voir la dynastie Le Pen lui succéder dans cinq ans. Et ce ne sera pas forcément Marine, mais peut-être sa nièce, alors forte d’une expérience et d’une réorganisation de ses troupes.

Se rappelle-t-on comment le Premier ministre de Villepin brada les autoroutes aux grands groupes des infrastructures routières (Vinci et consorts) ? Ce contrat fut rediscuté quelques années plus tard dans l’opacité la plus totale. Le ministre Macron était lui-même à la manœuvre. Lorsque le député socialiste René Dosières voulut connaître, au nom de la transparence administrative, les termes de la discussion de ce renouvellement, on lui opposa qu’il s’agissait d’informations confidentielles. Le député Dosières fit appel alors à la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) qui enjoint alors le ministre Macron de faire connaître ces informations à la commission conduite par le député Dosières. Peine perdue. C’est la conception de la démocratie par le ministre Macron. On imagine alors sa manière de gouverner si le vote l’amène à présider notre belle république…


J’aime bien cette chaîne qui s’appelle « Osons causer », et qui est soutenue par Mediapart. Ici, quelques rappels de ce qu’est devenu le Parti prétendument socialiste. Et dont Benoît Hamon fera immanquablement les frais…


2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Parions qu’il existerait des pédés qui seraient capables de faire campagne pour Macron.", suivi d'une curieux rapprochement avec l'extrême-droite.
Pour moi, c'est une fierté de faire campagne pour Macron.
Je ne vois d'ailleurs par qui serait un meilleur choix pour un "pédé" comme vous dites. Fillon ? N'en parlons pas ! Hamon ? Inconsistance et irréalisme. Mélenchon ? Un homme qui a un rapport pour le moins ambigu avec la liberté. Et qu'est-ce qu'un homosexuel peut chérir de mieux que la liberté ?

Celeos a dit…

Je respecte votre point de vue, cher Anonyme. Oui, la liberté, vue comme midi à la porte de chacun. Il n'empêche que le choix que vous évoquez paraît comme par défaut de mieux. Et d'ailleurs, vous n'argumentez pas. Mais je ne vous le demande pas. Nous n'appartenons, simplement, pas à la même famille de pensée. Permettez-moi seulement de le regretter.