Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

mardi 15 août 2017

Les bouquins de Pierre Bergé et Umberto Eco

Il y a quelques semaines, attendant un ami à Drouot, je regardais les ouvrages proposés par Sotheby's de Pierre Bergé, plus précisément consacrés à la musique. Mise à part une édition originale du Pèse-nerfs d'Antonin Artaud, peu de choses m'intéressaient. Et, de toute manière, à investir dans quelques bouquins rares, je n'achèterais pas ceux de Bergé. Je n'aime pas le bonhomme, suffisant, arrogant. Certes, ses choix esthétiques ont toujours été très sûrs. Ce n'est pas très difficile d'aimer les belles choses quand on possède de quoi se les approprier, de quoi constituer ce qui fait la différence de classe. Je fais partie de ceux qui se sont enrichis intellectuellement avec le Livre de poche et les collections à bon marché qui sont toujours dans ma bibliothèque. J'ai eu cependant la chance de dénicher quelques ouvrages très anciens et rares qui font aussi mon bonheur, et notamment  Le voyage du jeune Anacharsis, de l'Abbé Barthélémy. Un jour peut-être ferai-je un billet à ce sujet. En tout cas, étant donné qu'il n'a pas été réédité, les éditions originales restent le seul moyen d'accès au texte, mise à part l'indispensable Gallica.

En tout cas voici une discussion intéressante, éclairante, entre le regretté Umberto Eco, disparu en février 2016 et Pierre Bergé. L'un fétichise les livres ; pour l'autre les livres sont un moyen de prendre toute la distance par rapport à ce que l'on croit être le réel ou la vérité. Vivent les livres ! Il faut les aimer. On peut aussi les jeter, les donner. Et quand il n'y aura plus de livres, il faudra, comme les aèdes, apprendre et mémoriser toutes les pages. Je profite de ce billet pour rendre hommage à l'excellente émission du samedi sur France Inter dans laquelle Sylvain Tesson parle d'Homère, de l'Illiade et de l'Odyssée. Sylvain Tesson a parfaitement saisi les vertus de ce texte qui permet de comprendre l'intérêt des mythologies, du rapport des dieux aux hommes, de la fragilité des héros, de leur rage inextinguible. Il faut relire Homère, en attendant de devoir apprendre le texte et le dire pour partager avec le monde les raisons de ses plaisirs et de ses malheurs.


1 commentaire:

joseph a dit…

Tiens une émission que l'on écoute mise à l'honneur! Moi je suis tombé sous le charme d'une émission que l'on écoute et qui est illustrée par des images de synthèse , des reproductions de peintures et ou de sculptures via un média qu'on appelait "la lucarne" rappelant ainsi que de nombreux livres garnissaient naguère les greniers et soupentes des demeures : sur ARTE , mais décliné en livres, dvd, "Les mythes fondateurs "