Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

vendredi 17 novembre 2017

Nilda

Daniel Fernández, dit Nilda, que deviens-tu ? Sorti un peu des horizons médiatiques, on ne saurait t'en vouloir... Sans doute passes-tu sur des scènes un peu confidentielles.

La invitación a Venecia en version espagnole date de 1991. On se passerait volontiers de la présentation de la vidéo ci-dessous par le garçon un peu niais qui s'obstine, comme beaucoup de gens, à parler du passé en utilisant le futur, au prétexte qu'un moment de ce passé se déroule dans une séquence ultérieure du même passé. Au moment où les académiciens fébriles s'émeuvent de manière gériatrique de l'utilisation de l'écriture inclusive - qui n'est qu'une blague à la mode comme d'autres ; commençons par accorder les participes passés correctement au féminin ! - tout cela paraît bien dérisoire...

Enfin, Nilda, si tu reviens nous voir, sache qu'on apprécie toujours ta douceur, ta tendresse, ta sensibilité et ton beau sourire, même si tu as vieilli, comme nous tous...

6 commentaires:

joseph a dit…

Il est vrai qu'il manque de rediffusion sur les ondes , ce cher Nilda , mais pour ce qui est de la révolution grammaticale future, que pensez vous de la fin de la domination masculine dans l'accord de l'adjectif ou du participe passé ?

Celeos a dit…

Eh oui Joseph, s'il suffisait d'utiliser l'écriture inclusive pour modifier les comportements, parlons également en écriture inclusive ! Hélas c'est le principe même de domination qui est en cause. Et la langue n'est que la vitrine d'une réalité sociologique, pas sa recette...

estèf a dit…

Cet usage du futur dans le passé ne me choque pas. Serait-ce interdit par le bon goût ou l'Academie ? Dieu que l'usage et les belles langues sont compliquées !

Celeos a dit…

Tu as raison de ne pas être choqué, estèf. Ce n'est pas choquant, c'est seulement incohérent, et relève, au prétexte d'une figure de style, du confusionnisme ambiant: progrès, réaction, gauche, droite, islamogauchisme, islamophobie, devant, derrière...
Il y a seulement que depuis la plus haute Antiquité, les formes du passé (composé, simple, imparfait, plus que parfait) servent à nuancer les séquences de ce qui n'est plus. De manière opposée, le futur (simple, antérieur) évoque ce qui n'a pas encore eu lieu, où s'est déroulé sans qu'on en ait une absolue certitude. Seul le présent reste évanescent, parlant d'un réel déjà échu.
Après, on fait comme on veut, mais on a le droit au ridicule ce qui est le cas de ceux qui racontent le passé à l'aide du futur...

estèf a dit…

Ô Celeos, c'est la rogne !? Ca ne me choque toujours pas, pour avoir lu la figure de style sous de meilleure plume, et même si j'aurais plutôt utilisé moi-même un présent perpétuel, mais je m'enfonce sans doute.

Celeos a dit…

Ô estèf, c'est la rogne, puisque tu le dis ! Et puisque les futurs dans le passé plaisent au plus grand nombre, laissons les choses se faire, et acceptons tous les tics de langage : «du coup», on n'y peut rien, et rassure-toi, je n'ai pas spécialement envie que tu sois choqué. Cette remarque parce qu'elle procède, encore une fois, de ces phénomènes de mode qui, sous prétexte d'originalité, transgressent la simplicité. Mais quand tout le monde transgresse, il n'y a plus de transgression. Finalement, le futur dans le passé, c'est ultra-baroque !
Putain, tu te lèves de plus en plus tôt le dimanche !