Je préfère le dissensus dur au caramel mou

Je préfère le dissensus dur au caramel mou
Medusa – Il Caravaggio

Parfois on aimerait, face à la violence du monde, qu’un garçon vous prenne dans ses bras et murmure : « Ça ira, je suis là, on connaîtra des jours meilleurs… »

lundi 21 novembre 2016

Une histoire de Rome : les origines romaines de la France

J'ai trouvé que cette présentation était un rappel intéressant de l'Antiquité romaine. Où l'histoire n'est qu'une succession d'expansions et de récessions. Nos ancêtres étaient des envahisseurs. David Vincent nous l'avait dit  !

dimanche 20 novembre 2016

6, rue des Lilas


Kaddish for Leonard

Steven Isserlis au violoncelle interprète le Kaddich (prière des morts) de Maurice Ravel.


Kaddish pour Leonard (2016), Jean (1986), Gino (1993) Thérèse (1995) Barbara (1996) Annie (2000) Nicole (2008), et quelques autres....


Temps chagrin.
Un fracas en tambour de peau crevée
frappe sans prévenance.
Il me laisse dans la faim du petit matin,
langue asséchée
aux lueurs confuses de l’esprit
blafardes, noyées dans le souffle des derniers mots
aux sons qui résonnent 
du battement de l’acier explosé.

Éclats d’obus dans mes yeux ;
Les larmes s’écoulent maintenant dans mes veines.
Elles se mêlent au dénuement des horizons :
les déserts ont rejoint le vide qui les guettait.
Ils se sont bâti des temples avec les os indéterminés
de squelettes dévertébrés. Les mots se sont enfuis.

Rouille automnale dans la montagne.
Elle coule, dégouline ses dépôts
sur ton nom, sur ma langue, sur nos yeux.

Sur nos sexes morts.



mardi 15 novembre 2016

Cliff

Eh, oui, estèf, toi aussi tu pouvais craquer pour Cliff Richard (bon, les Shadows étaient moins sexy...) !

Manuel Blanc - Carnaval

Manuel Blanc lit un extrait de son roman, Carnaval, dans une vidéo d'Antony Hickling.
A la recherche éperdue de son amant.


dimanche 13 novembre 2016

Lever de lune

On me dit que la lune sera pleine et géante demain soir.
Il y a des astres qui consolent des mesquineries du ras des pâquerettes.

Graeme

La disparition de Leonard a suscité maintes réactions. Auditeur de France Inter, j'entends Françoise Hardy invitée du journal. Je reste stupéfait par ce que j'entends. On lui demande de réagir sur cette mort : « Oh, ce n'était pas un grand mélodiste...» Outre que ce n'est pas le sujet, et je crois là-dessus que son allocution au Prix de littérature de la Fondation Princesse des Asturies en dit long sur son rapport à la musique. la notion de mélodie peut donner lieu à de grandes réflexions (prenons le chant grégorien ou byzantin : la puissance de cette musique ne tient pas à ce qu'on appelle la «mélodie». Pour la mélodie, il faut voir Bach, Mozart, quelques autres. Peu importe. 

Si on se rappelle que la première chanson de Françoise Hardy (Tous les garçons et les filles de mon âge...) commençait par un accord de do sur lequel la note de tierce s'avachissait sur toute la longueur du premier vers (gna-gna-gna-gna....).... Ça, c'est de la mélodie ! Enfin, cette vieille dame avait toutefois chanté Suzanne, avec un très mauvais accent anglais (that's so frenchie!) condescendant à reconnaître à Leonard quelque talent. Je n'en dirai pas beaucoup plus laissant à Daniel Schneidermann (cliquez ici : clic) le soin de dire ce qu'il en est de la dame en question. 

J'avais écouté avec indulgence la série qui lui était consacrée sur France Inter cet été, négligeant ses côtés réacs qu'elle revendique. Comme beaucoup de ceux qui ont la chance d'en payer (j'en suis), elle n'aime pas payer ses impôts, Et le goût de l'astrologie, cette explication déterministe primaire, participe de l'idéologie d'abrutissement des masses. En fin de compte, je reste persuadé que la meilleure chose qu'elle ait faite, c'est Thomas Dutronc !

Enfin elle se rappelle toutefois Graeme Allwright, dont on avait cru que la chanson La ligne Holworth n'était plus d'actualité.

Je laisse Graeme, dont il faut rappeler qu'il fut le premier à populariser Leonard Cohen en France, donner sa version de L'étranger, version française de The stranger song de Leonard.

Passez un bon dimanche et sortez couverts, le froid s'installe !


samedi 12 novembre 2016

Le goût de la fumée


Prince of Asturias

En 2011, Leonard Cohen obtint le prix de littérature de la Fondation Princesse des Asturies. Un prix est toujours un peu dérisoire. Néanmoins ce fut l'occasion pour Leonard de parler de l'origine de sa musique et de son admiration pour Federico García Lorca.

Voici ce que raconte Leonard, et son récit est d'une émotion incroyable, notamment lorsqu'il évoque l'origine de sa musique.

"C'est un grand honneur de me tenir devant vous ce soir. Peut-être comme le grand maestro Ricardo Muti je n'aurai pas un orchestre, mais je ferai de mon mieux comme un artiste soliste ce soir.
La nuit dernière je suis resté à me demander ce que je pourrais dire à cette auguste assemblée. Et devant les cacahuètes et les boissons du minibar, j'ai griffonné quelques mots. Je ne crois pas devoir m'y référer. Evidemment je suis infiniment touché d'être reconnu par la Fondation. Mais je suis venu ce soir pour exprimer une autre dimension de la gratitude. Je pense que je peux le faire en trois ou quatre minutes et je vais essayer. 

Lorsque j'ai fait mes bagages à Los Angeles pour venir ici, j'ai eu un sentiment de malaise, parce que j'ai toujours ressenti de l'ambiguïté à propos du terme de poésie. 
La poésie provient d'un lieu que personne ne commande ni ne conquiert. Aussi je me sens un peu comme un imposteur si j'accepte ce mot pour une activité que je ne commande pas. En d'autres termes, si je savais d'où proviennent les bonnes chansons, j'en ferais bien plus souvent.

J'ai été obligé, au milieu de cette affaire de bagages d'aller ouvrir l'étui de ma guitare. Je possède une guitare des frères Condé, qui a été fabriquée en Espagne dans un grand atelier, au numéro 7 de la rue Gravenor, un magnifique instrument que j'ai acquis il y a plus de quarante ans. Je l'ai sortie de son étui, je l'ai soulevée, et elle semblait être remplie d'hélium, elle était si légère ! Et je l'ai portée à mon visage et je l'ai rapproché de ce beau dessin de la rosace et j'ai senti le parfum du bois vivant. Vous savez, le bois ne meurt jamais. J'ai senti le parfum du cèdre, aussi frais que le premier jour où j'ai acheté la guitare. Et la voix semblait me dire : tu es un homme âgé et tu n'as pas remercié. Tu n'as pas rendu le remerciement pour le sol d'où provient ce parfum. Alors je viens ici ce soir pour remercier le sol et l'âme de ces gens qui m'ont tant donné. Parce que je sais qu'une carte d'identité ne fait pas un homme. Une cotation financière n'est pas un pays. Maintenant vous connaissez ma profonde similitude de vue avec le poète Federico García Lorca. Je voudrais dire que lorsque j'étais jeune homme, adolescent, et affamé d'apprendre ce qu'était une voix, j'ai étudié les poètes anglais, et je connaissais bien leurs œuvres. Et j'ai copié leurs styles. Mais je n'ai pas pu trouver leur voix. 

C'est seulement lorsque j'ai pu lire, même dans une simple traduction, les œuvres de Lorca que j'ai compris qu'il y avait une voix, Ce n'est pas que j'ai copié son chant, je ne l'aurais pas fait, mais il m'a donné licence pour trouver une voix, comprendre d'où elle venait, comprendre qu'elle vient de soi, d'elle-même, un soi qui n'est pas figé, mais qui se trouve dans un combat pour sa propre existence. Et quand je suis devenu plus vieux, j'ai compris que les indications arrivaient avec cette voix. Quelles sont ces indications ? Elles disent qu'elles n'arrivent jamais par hasard, et que les mots doivent être définis par la dignité et la beauté. Ainsi, j'avais une voix, mais je n'avais pas d'instrument. Je n'avais pas de chanson. Et je vais vous raconter très rapidement, comment j'ai pu trouver ma chanson. Parce que j'étais un mauvais joueur de guitare. J'étouffais mes accords. Je n'en connaissais que quelques uns; j'étais assis avec mes amis du collège à boire et à chanter des chansons folks et les chansons populaires à la mode, et  en faisant ainsi, en mille ans je n'aurais jamais pu être un musicien ou un chanteur. 

Un jour, au tout début des années 1960, j'allais voir ma mère à sa maison de Montréal. La maison est à côté d'un parc et dans le parc il y a un court de tennis. Là, beaucoup de gens viennent regarder jouer les jeunes et beaux joueurs qui prennent plaisir à ce sport. Et comme je quittais le parc, il y avait là un jeune homme qui jouait de la guitare. Il jouait de la guitare flamenco, et il était entouré par deux ou trois garçons et filles qui l'écoutaient. J'adorais la manière dont il jouait : c'était fascinant, c'était la manière dont je voulais jouer et je savais que je n'aurais jamais été capable de jouer ainsi. Alors je me suis assis à côté de lui un moment, et quand il a eu fini, il y a eu un silence, un silence bienvenu. Et je lui ai demandé s'il voulait bien me donner des leçons de guitare. Ce jeune homme venait d'Espagne. Et nous ne pouvions communiquer qu'avec mon mauvais français et avec son mauvais français à lui. Il ne parlait pas anglais. Alors nous sommes tombés d'accord pour des leçons de guitare. Je lui ai montré la maison de ma mère qu'il pouvait voir depuis le court de tennis, et nous avons pris rendez-vous. Nous nous sommes entendus sur un prix, et le jour suivant, il est arrivé et m'a dit : " Joue-moi quelque chose". J'ai essayé de jouer quelque chose, et il m'a dit: " Tu ne sais pas jouer, n'est-ce pas ?" J'ai dit: "Non, je ne sais pas jouer". "D'abord, il faut l'accorder. Laisse-moi l'accorder. Ce n'est pas une mauvaise guitare". Il l'a accordée, et il m'a dit : " Maintenant, joue." Je ne savais pas vraiment jouer. Il m'a dit: "Laisse-moi te montrer quelques accords." Alors il a pris la guitare, et j'ai entendu des sons que je n'avais jamais entendus jusqu'alors. et il a joué une séquence d'accords avec des vibratos. Et il m'a dit: "Maintenant, refais-le". J'ai dit: "Je ne sais pas". Il m'a dit : "Mets tes doigts sur les frettes, comme ça. Maintenant, joue." "J'ai joué, c'était un désastre". Il a dit "Je reviens demain". Le lendemain, il est revenu, il a mis mes mains sur la guitare, il m'a placé correctement, et il m'a appris six accords de flamenco. C'était déjà un peu mieux. Le troisième jour je m'étais encore amélioré, et avec les six accords, en plaçant mes doigts et mon pouce j'arrivais à produire le bon vibrato. Maintenant je connaissais les accords, et très, très bien. 

Le jour suivant il n'est pas venu. Mais j'avais le numéro de téléphone de la pension de famille où il était descendu à Montréal. J'ai appelé pour savoir pourquoi il n'était pas venu à son rendez-vous. Et on m'a dit qu'il s'était suicidé. Je ne savais rien de cet homme. Je ne savais pas de quelle région d'Espagne il venait. Je ne savais pas pourquoi il était venu à Montréal. Je ne savais pas pourquoi il était venu jouer à côté de ce court de tennis, je ne savais pas... Je ne savais pas pourquoi il s'était suicidé. J'étais profondément attristé, bien évidemment. Mais maintenant je peux vous dire ce que je n'ai jamais dit en public. Ce sont ces six accords, c'est cette manière de jouer de la guitare qui a été la base de toutes mes chansons et de toute ma musique. Maintenant vous pouvez comprendre la signification de la gratitude que j'éprouve vis à vis de ce pays. Tout ce que que vous avez pu apprécier de ma musique provient d'ici. Tout ce que vous avez pu apprécier dans mes chansons et dans ma poésie est inspiré par ce sol. Aussi je vous remercie infiniment pour la chaleur et l'hospitalité que vous avez montrées pour mon travail, car il est vôtre, et vous m'avez permis d'apposer ma signature au bas de la page.

Merci infiniment, Mesdames et Messieurs."


vendredi 11 novembre 2016

Leonard Cohen - The song of the hellenist

The song of the hellenist
 (for R.K.)

Those unshadowed figures, rounded lines of men
who kneel by curling waves, amuse by ornate birds –
If that had been the ruling way,
I would have grown long hairs for the corners of my mouth...

O cities of the Decapolis across the Jordan
you are too great; our young men love you,
and men in high places have caused gymnasiums
to be built in Jerusalem.
            I tell you my people the statues are too tall.
            Beside them we are small and ugly,
            Blemishes on the pedestal.

Portrait from a room - 1969
Leonard Cohen à Hydra par Marcelle Maltais
My name is Theodotus, do not call me Jonathan.
My name is Dositheus, do not call me Nathaniel.
            Call us Alexander, Demetrius, Nicanor…

“Have you seen my landsmen in the museums,
the brilliant scholars with the dirty fingernails,
standing before the marble gods,
            underneath the lot?”
Among straight noses, natural and carved,
I have said my clever things thought out before;
jested on the Protocols, the cause of war,
            quoted “Bleistein with a Cigar.”

And in the salon that holds the city in its great window,
in the salon among the Herrenmenschen,
among the close-haired youth, I made them laugh
when the child came in:
            “Come, I need you for a Passover Cake.”
And I have touched their tall clean women,
thinking somehow theyr are unclean,
            a scaleless fish.
They have smiled quietly at me,
and with their friends–
            I wonder what they see.

O cities of the Decapolis,
call us Alexander, Demetrius, Nicanor…
            Dark women, soon I will not love you.
My children will boast of their ancestors at Marathon
And under the wall of Troy,
            And Athens, my chiefest joy–

O call me Alexander, Demetrius, Nicanor…

Let us compare mythologies - 1956

You're gone

You're gone...
Tu es parti, Leonard. Tu as rejoint Marianne. 
Faut-il que le chaos de ce monde soit aussi détestable, qu'il faille ainsi s'effacer quand la joie des corps à disparu, quand celle de l'esprit s'est étouffée sous l'absence de soleil ?
La grande nuit recouvre le monde et le temps des holocaustes est annoncé. Il ne s'est d'ailleurs jamais arrêté, ce que tu savais.

Un imperméable bleu déchiré à l'épaule est accroché au vieux porte-manteau.
Je vois encore une mule monter les rues étroites et claires d'Hydra comme un chemin du ciel.
Assis sur un muret je regarde les jours qui passent et repars avec le vent.
J'essaie de marcher dans tes pas.
J'ai vu un garçon sur le dernier bateau qui s'est estompé dans la foule et suis parti à sa recherche.

Il y a ta limousine arrêtée sur le chemin. Tu m'as fait un signe avant qu'elle ne parte.
Je sais que tu es avec moi. Your perfect chord touched my mind on the road. 
I'm still walking. For few time.

dimanche 6 novembre 2016

...Et j'ai lu tous les livres...

...de ta bibliothèque !

Trio Joubran - Laytana

La musique du Trio Joubran, originaire de Palestine, est un plaisir d'intelligence et de sensibilité. L'oud, devenu luth en Occident, est un magnifique vecteur de la culture commune qui sait encore s'exprimer autour de la Méditerranée.

Ce matin le soleil caresse les Cévennes. Passez un bon dimanche.

samedi 5 novembre 2016

Une même direction

L'enfant sauvage

En 1970 François Truffaut sortit L'enfant sauvage. Deux ans après 1968, la société s'interrogeait sur l'état de nature : Lucien Malson avait publié Les enfants sauvages en 1964 reprenant le livre de Jean Itard Victor de l'Aveyron dans lequel le médecin racontait l'aventure de l'enfant trouvé, muet qui était retourné à l'état sauvage.
Depuis Jean-Jacques Rousseau la question reste posée : quels rapports à la nature l'être humain entretient-il qui lui propose une meilleure possibilité d'être humain à lui-même ? La nature sauvage est-elle cet idéal de vie qui a tenté nombre de groupes humains, sans toutefois apporter de solution définitive ?...


Après l'eau

jeudi 3 novembre 2016

Où se posent les fleurs est celui qui sommeille

La guerre civile en Grèce

On connaît très mal en France l'histoire de la guerre civile en Grèce qui a succédé à la Seconde Guerre mondiale.
L'émission de Patrice Gélinet évoquait ce sujet il y a quelques années sur France Inter.


mardi 1 novembre 2016

Surgissement aquatique


La forma della città

La ville comme forme idéale. Existe-t-elle autrement que dans le regard de celui qui pense la voir ? Que pourrait-être la cité ? Une Jérusalem céleste, dont les différents éléments auraient été pensés par un patriarche bienveillant ? Un bidonville, à l'image de ceux qui se sont formés dans les années les plus industrielles de l'Europe, de ceux qui continuent d'exister encore davantage aujourd'hui, sous les ponts, dans les sous-bois, accueillant indistinctement les délaissés qui sont dépourvus du toit acceptable dans la cité du monarque bienveillant ?
La ville comme allégorie de la vie en société, quand cette même société est saturée de toute chose, jusqu'à ses habitants eux-mêmes qui ne sont pas beaucoup plus que des meutes grouillantes dans l'incapacité de recevoir ceux qui n'ont plus de cité. Le joli mot de jungle pour ne pas utiliser celui de ville... N'est-ce pas une étrange dérision que d'assister à un démantèlement d'une ville que l'on refuse à des étrangers que l'on refuse également ? Il fut un temps où les étrangers n'étaient acceptables que dans des camps fermés de barbelés, séparant d'un côté les femmes et les enfants, de l'autre les hommes. Contagion, contamination redoutée, provoquée en entassant sur le sable ceux qui n'avaient déjà plus de nom.
Les cités sont devenues les étouffoirs les plus opaques, trous noirs dont aucun interstice ne peut laisser s'échapper la moindre parcelle de lumière.
Cités obscures, en effet.

Cité, si fragile, de ces murs effondrés d'Amatrice, de Norcia : les derniers pas de l'homme se dirigent sur le sable pour y achever son parcours.


dimanche 30 octobre 2016

Skate cross


L'Inde est gay

Une curieuse vidéo pour le moins exotique qui présente la situation ambiguë des échanges matrimoniaux en Inde, une vue partielle de la condition gay. C'est sympathique, tendre, avec une happy end. Les vues de l'Inde sont un plaisir pour les touristes occidentaux que nous sommes, et surtout dans ce pays où les nationalismes sont exacerbés (mais après tout, pas forcément beaucoup plus qu'en France !) c'est un grand appel à la visibilité des gay indiens. Bonne lecture de cette vidéo en ce dimanche où nous dormons une heure de plus.


samedi 29 octobre 2016

En quête de vérité

Foto di Wilhelm von Gloeden, ca. 1900, attorno al pozzo del San Domenico a Taormina

United fruits

Une vidéo du Dildorama Entertainment Group réalisée à l'occasion de la Gaypride de Stockholm en hommage à l'histoire de Stonewall, histoire de rappeler que les mentalités arriérées n'ont pas disparu. Le charmant Michael Westlund y interprète un excellent Sailorboy tout à fait conforme aux stéréotypes de convention. Ça se laisse voir avec humour et pourquoi le nier ? un vrai plaisir. Enjoyez-donc !



jeudi 27 octobre 2016

Percé à jour

Le Refuge

Cet extrait de documentaire a déjà quelques années. Que sont devenus Gildas et Julien son fiancé ? Je ne sais pas. Je leur souhaite beaucoup de bonheur. Mais les problèmes qui sont ici soulevés ne semblent pas vraiment avoir disparu. Il faut encore en parler, redire les choses au-delà des fantasmes et des peurs irrationnelles de l'autre, quel qu'il soit.


mercredi 26 octobre 2016

L'Iphone me laisse sans voix

Sabine Weiss
Vendeurs de pain, Athènes [Sellers of bread, Athens]
Grèce, 1958
Silver gelatin print
© Sabine Weiss
Via Art Blart
Ces petits pains au sésame en forme de couronne sont des kouloúria - κουλούρια que l'on grignote le matin après un café. 

lundi 24 octobre 2016

Torso contact

Dario Fo - La fame de Zanni

La semaine dernière, une foule impressionnante fêtait Dario Fo, prix Nobel de littérature, ce qui n'est pas grand chose, mais surtout un homme de théâtre impressionnant, libertaire, de parole libre qui a participé dans cette belle ville de Milan à un théâtre toujours porteur de moquerie, de rire devant la bêtise humaine et d'engagement contre les injustices. Il nous a quittés le 13 octobre et ses funérailles ont eu lieu piazza del Duomo devant ses amis, héritiers de son immense théâtre qu'ils doivent continuer à faire vivre.
Ici, Dario Fo raconte "la fame de Zanni", tiré de Mistero Buffo. Le théâtre italien, celui de Molière sont nés de la commedia populaire, qui puise ses sources dans le Carnaval, quand on apprend à se moquer des puissants, du pouvoir de ceux qui s'imaginent être capable de changer le monde quand ils modifient seulement le montant de leur compte en banque. Dario, sempre vivo !


dimanche 23 octobre 2016

Igor Mitoraj : Petto a metà

Le Moitié de buste d'Igor Mitoraj est installé piazza del Carmine, a Milan. Les oeuvres de Mitoraj sont à contempler au soleil, sur fond de ciel bleu. Ce n'est pas le cas à Milan aujourd'hui. J'ai, en tout cas, admiré la mystérieuse Pietà inachevée de Michel-Ange, qui reste, en l'état, un chef d'oeuvre absolu, comme si aucun achèvement n'avait été rendu possible. A voir bientôt sur Épissures.


Note du 29 octobre :
Chris m'envoie son commentaire sur Igor Mitoraj : son billet du 29 octobre 2014 dans Gay-sculpture blog est consultable ici : clic ! Retournez-y voir (entre autres...)

Il volo - L'amore si muove

Quelques jours à la mode milanaise. Hier soir un attroupement de jeunes filles et jeunes garçons étaient en émoi place du Duomo, devant le Mondadori Megastore. Curieux, j'interroge Internet sur l'événement qui se déroulait : c'était, semble-t-il une dédicace d'un jeune duo Youtubeur originaire de Modène : Benji e Fede (Benjamin et Federico), dont le succès semble dû à un format de musique internationale. Bon, j'ai vu, de la daube à l'américaine, de jeunes gens tatoués, dopés à je ne sais quelle consommation décérébrée.

Du coup, je suis allé chercher ce groupe italien tout à fait sympathique qui s'appelle Il volo. Il chante dans la tradition italienne, c'est déjà magnifique. Et nous disent que l'amour change au cours des âges mais nous porte loin...

Passez un bon dimanche. Ici, à Milan, le temps est pluvieux que jamais !


samedi 22 octobre 2016

Le modèle et ses peintres


Anne Sylvestre - Clémence

Je m'accorde quelques jours de vacances : appelez-moi Clémence !
Je publierai certainement. Je trouverai bien un point de connexion wi-fi. Pour aujourd'hui, il me paraissait amusant de réécouter la grande Anne Sylvestre, de l'époque où les femmes avaient appris à dire non. Qu'en est-il aujourd'hui ? Je ne suis pas sûr que le grand retour des familles et de leurs gaietés quotidiennes n'ait pas eu raison des questions fondamentales de l'égalité des comportements plutôt que des droits, qui sont, en principe, acquis sur le territoire français. Pour le reste, il y a encore du chemin à faire !


vendredi 21 octobre 2016

Je me laisse aller

Leonard stin Ellada

Ce jour sort un nouveau CD de Leonard Cohen. You want it darker. J'ai présenté ce titre le 24 septembre dernier (cliquer ici : clic), il y a moins d'un mois. Si je suis fan de Leonard Cohen, je ne sais pas si je me réjouis vraiment de cette sortie. Je suis heureux qu'il soit toujours de cet esprit vif, qu'il témoigne de cette générosité qui l'a toujours caractérisé. Ce qui me fait drôle est qu'on le présente comme un vieillard. Certes, ses quatre-vingt deux ans accusent la vieillesse, le visage fatigué, les cheveux très gris. Je conserve pourtant toujours l'image de cet homme jeune, que j'ai vu plusieurs fois en concert. Je le vois également parcourant Hydra, cet île porteuse de magie que fréquentaient autrefois artistes, poètes, écrivains, après que des pirates albanais s'y furent installés, et où il vécut avec Marianne Ihlen. C'était un temps, me semble-t-il, où le soleil savait briller plus sûrement qu'aujourd'hui où nous marchons en terres d'incertitudes.

Leonard a toujours accompagné mes sentiments amoureux. En esprit, sa poésie, sa musique nourrissaient mes propres élans, mes moments de doute et de spleen. Je me rappelle l'une des dernières fois que je vis J. Il avait eu un accident de scooter, sans vraiment de gravité, dans le tunnel de la Croix-Rousse. C'était au printemps, et un concert de Leonard était organisé à la Bourse du Travail. L'après-midi j'étais passé voir J. à l'hôpital. Sa jambe était dans le plâtre et un énorme pansement taché de sang couronnait son genou. Était-ce la chaleur de ce printemps déjà avancé ou l'émotion de ce pansement qui me paraissait monstrueux ? Je partis dans une crise de tétanie et l'infirmière dut me bassiner les tempes, éponger ma sueur et me faire respirer de l'air frais sur le balcon de la chambre. Je repris mes esprits, m'excusai de ce moment de faiblesse. Je dis encore quelques mots à J. Je savais que nous nous étions tout dit.

Le soir le concert fut magique, plein de cette tendresse au delà de l'amertume dont sa voix si profonde a toujours été porteuse. Leonard fait partie de ces garçons abandonnés dans lesquels je me reconnais. Tout est comme si manquait en quelque endroit, dans le corps, l'esprit ou le cœur, une part de soi invisible  - l'ombre de Peter Pan, peut-être - qui dit qu'on n'arrive pas à marcher comme il le faudrait dans la vie. Quelques femmes ont compté dans celle de Leonard, dont Marianne fut la lumière éblouissante. D'autres garçons ont besoin qu'un autre garçon vienne apporter une part de réconfort, un court moment qui ne sera jamais définitif. On croit un instant reconnaître le garçon que l'on cherchait. On le retrouve même, le temps d'assouvir son désir. Puis l'image que l'on avait cru reconnaître s'estompe, se dissipe dans un brouillard, et ne demeurent plus que des fantômes. Au fil du temps on n'est plus soi-même qu'un autre fantôme, errant dans les couloirs du temps, retrouvant dans les pièces défraîchies d'un château poussiéreux et humide les photographies jaunies du seul garçon qu'on avait cru reconnaître de cette part d'invisibilité à jamais disparue.

Dans ce temps qui passe Leonard demeure, comme une forme de l'éternité. Au loin il y a le Canada, New-York. Je ne sais pas où il vit et je m'en fous puisqu'il est en Grèce. Pour l'éternité.








jeudi 20 octobre 2016

Les yeux dans les yeux

Jean-Roger Caussimon - Les milices

Jean-Roger Caussimon est décédé il y a précisément trente et un ans. Il fut excellent comédien, chanteur, parolier, homme d'engagement. De cette période et de cette génération de chanteurs qu'on appelait « Rive gauche » qui était présente dans les cabarets de Saint-Germain-des-Prés.

Comment croire il y a une trentaine d'années que les années furieuses qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale reviendraient, toujours fondées sur la haine de l'autre, du différent de peau, d'origine, de sexe, d'orientation sexuelle ?

J'ai entendue à la radio une élue qui s'est mobilisée contre les étrangers, qu'on appelle maintenant les migrants, dire : « mais nous ne sommes pas des fascistes ! Nous avons été élus démocratiquement ! »

Un peu histoire redevient nécessaire. Lorsque le sinistre Adolf arrive au pouvoir en Allemagne, il est élu démocratiquement. Dans les années 1920, c'est tout aussi légitimement que Mussolini accède au pouvoir.

Jour après jour en France, les pensées se recroquevillent. Je parlais il y a un an de la rhinocérisation des esprits. La police, dont on sait qu'elle soutient les idées d'extrême droite, manifestait ces jours-ci. Si on comprend leur exaspération face à des décideurs qui ne contrôlent plus grand chose, il est à redouter qu'elle vienne renforcer le durcissement d'un ordre extrême.

J'espère sincèrement que mes craintes soient infondées.


mercredi 19 octobre 2016

Hommes qui marchent


Dranem - Le coût de mon trait

Je parlais de clowns ces temps-ci. Un chansonnier - comment faut-il dire ? fantaisiste, chanteur comique ? - qui s'appelait Dranem eut autrefois un immense succès. Son nom est un anacyclique, forme de palindrome (vous chercherez, chers amis !). Il s'appelait en réalité Armand Ménard, s'habillait avec une veste étriquée, un pantalon trop court et trop large et débitait des horreurs qui faisaient hurler de rire les gens. Bref, un clown dans la tradition des comédiens populaires. Coluche fut l'un de ses héritiers. Comme il est dommage que l'un de ses homonymes, aujourd'hui, n'ait pas repris l'humour de Dranem ! S'il débite des horreurs, il ne fait rire personne. Je persiste à croire que ce sinistre personnage finira dans les poubelles de l'histoire comme un raté de l'amour.

On se souviendra de Dranem, auteur de gauloiseries, à défaut d'être - peut-être - un descendant de Gaulois !

mardi 18 octobre 2016

Encore un peu !


Retour arrière en Grèce

Ce petit documentaire de Brigitte Rouän m'avait échappé : il fut tourné après son film de fiction Tu honoreras ton père et ta mère, que je n'ai pas vu, mais qui, semble-t-il, ne restera pas comme un film inoubliable.

Ce Stop à la Grèce en slip fait un petit tour rapide de l'équipe technique avec laquelle elle a tourné son film de fiction (avec Gaspard Uliel, dois-je signaler !) sur l'île de Milos. Petits passages à Athènes. C'était il y a quatre ans. La Grèce était au bord du gouffre, et depuis elle a fait un grand pas en avant pour y tomber totalement. La seule chose que j'ai pu vérifier moi-même l'an dernier est qu'il ne reste qu'à faire la fête pour s'y perdre complètement.

L'un des protagonistes le dit : il s'est agi de sauver les banques, les banques et les banques. C'est tout. Dernièrement, le bilan a été fait. Avec l'hyperaustérité, la perte de TVA  qu'elle aurait pu collecter est l'équivalent des objectifs d'économie voulue par l'Europe, ce dont déjà le Fonds monétaire international s'était aperçu voici de nombreux mois.

Ainsi, quatre ans après ce documentaire, la situation en Grèce n'a fait qu'empirer, et ce guignol de Tsipras, incapable de s'opposer aux diktats allemands et européens n'a pas été en mesure de donner du sens à l'économie grecque. Qu'on en juge : la crise grecque dure maintenant depuis 2008. Huit longues années, plus longues que la durée de la Seconde Guerre mondiale. Car c'est bien une guerre menée contre le peuple grec, plus dure que celle que subissent les autres pays du Sud. L'objectif étant à terme de brader l'ensemble du pays aux promoteurs financiers.

Dernièrement, c'étaient les retraités qui manifestaient à Athènes. Tsipras n'a su que leur envoyer la police. Quoi d'autre ?

lundi 17 octobre 2016

Contrarié

Marche brune

Marche brune à Paris hier : tous les attardés du bulbe ont défilé. S'ils étaient tous là, c'est plutôt rassurant : 29 000 selon la police, mais il n'y a aucune raison de faire confiance à la police. Alors il faut rajouter la moitié ? Alors ils étaient quoi, 45 000, 50 000 manifestant d'extrême droite ? C'est toujours trop, et il faudrait espérer qu'ils étaient tous là, les Collard, les Ménard les Le Pen, etc.
Il semblerait d'ailleurs que Le Pen fille finisse par se rendre aux arguments des anti mariage pour tous. Leur haine de l'homosexualité ne tardera pas à devenir très nettement explicite, malgré les gay qui se sont rangés à leurs côtés.

Il y avait une contre manif avec un kiss in « Faites l'amour, pas la gayre » dont cette très belle photographie de François Guillot était dans L'Obs :

François Guillot - AFP

dimanche 16 octobre 2016

I bagnanti del Tevere

Georges Paul Leroux (1877- 1957), Les baigneurs du Tibre, ca 1909

Petites humeurs du jour - Le Guide Chaix

J'ai peu de temps pour écrire plus sérieusement que je ne voudrais le faire. Je m'en remets ainsi à quelques petites humeurs du jour que me permet le dimanche.

J'en remets une couche d'abord sur Guillaume Gallienne : on en a viré sur cette radio à publicité insupportable qu'est France Inter pour moins que ça. Heureusement, les mauvais esprits que sont Charline Vanhoenacker, Guillaume Meurice et Alex Visorek secouent un peu les attitudes bien conventionnelles par ailleurs. J'en reviens à Gallienne : ce con est un inculte. J'avais déjà souligné qu'il ignorait la prononciation de "gageure". Ce type est à la Comédie française, madame (pourquoi dis-je madame, alors que mes lecteurs sont à nonante pour cent des mecs ?) ! Et à la Comédie française, on n'est plus tenu d'avoir un minimum de connaissance de la langue française et de ses auteurs. A moins que, comme je le disais précédemment, la Comédie française ait été investie par les clowns. Belle métaphore : les rhinocéros ont mis de gros nez de clowns, Déjà l'Académie française, a bien fait de recevoir Finkielkraut et quelques autres. Jean d'Ormeuhsson, par exemple. J'y reviendrai.

Je parlais de Gallienne. Outre sa diction lénifiante, son ton mou, son propos est de donner à connaître quelques grandes pages de la littérature. Prétentieux. Cuistre ! Encore faudrait-il que tu les aies lu, les bouquins, et pas donnés à préparer à une vague assistante (je suis sûr que c'est une fille cette fois, filles qui sont meilleures lectrices que les mecs), payée trois francs six sous comme intermittente du spectacle, qui te laisse lire les textes, la seule chose que tu fasses, et que tu fais mal.

Hier mes oreilles ont été écorchées par l'incompréhension que tu as de ce texte. Si tu avais un minimum de culture, parlant de Michel Butor, décédé récemment, et de son fameux bouquin La modification, tu n'aurais pas prononcé "le guide chè" pour parler de l'indicateur des chemins de fer. Evidemment plus personne ne consulte le Guide Chaix, à prononcer chèxe comme sexe, à une époque où les horaires des trains sont maintenant sur Internet et où on les consulte sur son smartphone, et plus sur le Guide Chaix. D'ailleurs les trains, les bandits qui dirigent la SNCF sont en cours de les supprimer de plus en plus. Le grignotage progressif du service public sous la gauche est un beau cadeau à l'extrême droite.

Enfin bref, ce con, lisant La modification de Michel Butor, parlait du Guide Chè. Je ne peux que redire qu'il y a encore beaucoup de jeunes comédiens, de talent, souvent très beaux, même si ça ne se voit pas à la radio, et parfois cultivés, qui pourraient tout aussi bien et sûrement mieux nous proposer des lectures de textes à la radio que Guillaume Gallienne, qui est, je le redis un garçon inculte. Et qui ne prépare pas les textes qu'il nous assène de sa voix mollassonne.

Phil Glass - ReDo String Quartet

Quartet n°2 "Company" de Phil Glass pour accompagner un dimanche un peu grisouilleux. Passez le bon quoi qu'il en soit : écoutez ou faites de la musique, allez au cinéma si un film vous tente, passez-vous un DVD avec ou sans pote... Ou roupillez toute la journée, c'est toujours ça que les emmerdeurs ne vous voleront pas !



samedi 15 octobre 2016

Que le corps exulte !



Salut à Pierre Etaix

Je n'aime pas le cirque et les clowns ne m'ont jamais fait rire. J'ai plutôt le souvenir autrefois d'un moment de terreur quand un clown se préparait sur le boulevard et se maquillait avec du fard blanc. Je crois que je n'aime pas les blancs non plus, pas plus que les catholiques. C'est peut-être ça, d'ailleurs, le problème de ce pays: un pays de clowns au visages trop blancs qui ne se plaisent que dans des cérémoniels archaïques, vêtus de costumes aux tailles démesurées et hurlant leur joie imbécile de ne se trouver bien qu'entre clowns. Un monde psychiatrique.

Le monde de l'enfance, celui d'une rêverie infinie, où les gens qui se prennent au sérieux n'ont pas leur place, Pierre Etaix l'avait investi sans jamais l'avoir quitté. Il m'avait un peu réconcilié avec les clowns, sans m'avoir vraiment convaincu toutefois. Le monde du cirque est peut-être trop une caricature de la misère du monde, celle filmée par Tod Browning, y compris celle des animaux.

J'ai pourtant aimé le cinéma de Tod Browning et celui de Pierre Etaix qui n'ont presque que le cirque comme point commun. J'ai toujours eu dans un coin de mon crâne la petite musique, légère, de Yoyo qui disait que Pierre Etaix était un poète de l'image et du son. En France, pays de clowns, on n'aime pas la poésie et l'on laisse croire qu'on aime quelques poètes.


Pierre Etaix fut un peu oublié, même si Télérama lui rendait parfois hommage. Il conservera une très belle place, aux côtés de Jacques Tati, dans un amour de la dérision où il retrouvait parfois Cocteau.

Pierre Etaix est parti pour son dernier tour de magie : salut à lui, révérence au poète.


Météores


jeudi 13 octobre 2016

Bottom chef


Bernardo Casertano - Dino

Dans la suite du "Théâtre de la Cruauté" dont Antonin Artaud avait défini l'implication de l'acteur, offrant son corps en jeu dans une mise en situation sans artifice, quelques comédiens s'efforcent de se jeter en scène  dans une recherche d'existence, de faire comprendre comment se passe la manière d'être au monde, d'être aux autres, de trouver un langage quand il est souvent si difficile de s'exprimer. Dans cette marge des choses, il faut parfois apprendre ou réapprendre à vivre quand la vie elle-même ne sait pas être simple, quand tout geste, tout acte est un combat pour dire que l'on essaie d'exister.
C'est un théâtre particulièrement difficile. On en appréciera ici la part de cruauté réelle qui fait du comédien ce médium entre le monde social et le renoncement à demeurer inerte.
J'avais présenté il y a bientôt deux ans (!) une vidéo du Cri du corps de Benito Gutmacher, comédien d'origine argentine, dont le travail était fondé sur cette même démarche du "Théâtre de la Cruauté". On peut revoir Benito Gutmacher en cliquant ici : clic!
Bernardo Casertano a été vu dans ce blog dans le clip vidéo qui raconte un instant de rencontre et de vie de deux garçons en Italie, sur le fond de la chanson de Bruno Martino Estate, où il est le compagnon du garçon joué par Alexandre Styker. C'était le 16 mai dernier. On peut aussi revoir la vidéo en cliquant ici : clic

Dernier conseil : prenez votre respiration avant de regarder Bernardo Casertano.